Célibataire pour toujours…?

« L’herbe n’est pas plus verte » dira une femme mariée aux sœurs célibataires. Bien que les femmes débattront toujours des avantages et des inconvénients de la vie maritale, une chose reste claire. Même si le mariage n’est pas un conte de fée où l’on vit heureux pour toujours, il n’y a rien de désirable à rester célibataire. Allah nous a crée d’une manière qu’on a besoin de la compagnie et du confort que l’on peut retrouver dans le mariage, en décrivant l’époux et l’épouse comme un vêtement l’un pour l’autre.^[1]

Beaucoup de jeunes désirent avoir un diplôme et un travail, se marier et avoir des enfants. Ils peuvent rencontrer des obstacles, et il est possible que toutes leurs priorités changent, mais notre génération ne peut pas anticiper ce qui se produirait après l’obtention des diplômes et les entrevues de travail. La plupart des gens ont eu un mariage réussi en plus d’avoir une carrière brillante, mais une certaine minorité (croissante) essaie de se faire à l’idée que leur vie n’est pas comme celle qu’elle avait été planifiée ou espérée.

Les raisons d’un célibat prolongé sont complexes; la volonté d’avoir une carrière brillante, avoir un surpoids, le manque de frères pratiquants, etc. Tout comme la cause du célibat est difficile à identifier, la solution est, de même, presque insaisissable. Il est donc temps que notre communauté se réveille à propos du célibat; que les gens réalisent que le célibat prolongé n’affecte pas que leurs filles ou quelques femmes dites « inéligibles ». La situation s’est renversée, et les épreuves que rencontrent les femmes musulmanes pratiquantes ont atteints presque toutes les maisons (avec quelques exceptions). Il n’y a aucun doute sur le fait qu’un nombre croissant de musulmans et qu’un nombre disproportionné de femmes se retrouvent célibataires dans leur vingtaine avancée et même dans la trentaine.

Il y a des inquiétudes grandissantes concernant nos jeunes sœurs, en particulier, et l’effet d’un mariage toujours retardé sur leurs vies. Beaucoup font partis de la dite « génération boomerang » (des gens qui sont retournés vivre chez leurs parents, après avoir vécu ailleurs); leur logement et le coût de la vie leur ont donné tant de mal, qu’ils ont dû retourner chez leurs parents. Une recherche récente faite par Mintel démontre que 3 millions d’adultes sont retournés vivre avec leurs parents.^[2] Les couples musulmans ne font pas l’exception dans leurs opinions concernant la cohabitation avec la belle-famille. Toutefois, les impacts psychologiques d’une femme musulmane vivant à la maison bien au-delà de l’adolescence sont largement ignorés. Elle a peut-être tous ce qu’un adulte normal peut espérer; une voiture, un travail, de l’argent à la banque, mais elle vit toujours dans la même maison où elle a grandi. Incapable de se marier, elle a largement dépassé l’âge où elle était trop « grande » pour rester à la maison familiale, mais elle reste entre ses quatre murs sous les soins et l’autorité de ses parents plus que jamais. Cela peut mener inévitablement à beaucoup de frustrations et de tensions, puisque la limite entre l’enfance et l’âge adulte n’existe plus parfois, ce qui peut aboutir malheureusement à la décision de certaines femmes de quitter la maison, bien que parfois elles y sont forcées.

Notre société toujours plus immorale a eu un effet dévastateur sur les hommes musulmans^[3] mais qu’en est-il de l’impact sur nos femmes? La décennie ou les deux décennies entre l’adolescence et le mariage sont peut-être les moments où elles se sentent les plus seules (les femmes qui ne peuvent se marier). La modestie d’une femme musulmane non mariée ne peut qu’être présumée. De plus, la force dont elles font preuve parfois extérieurement masque une véritable lutte intérieure à baisser le regard, contrôler le nafs, et à éviter la compagnie des hommes non-mahram. Et, dans un monde où rien n’est pur comme ça l’a déjà été, beaucoup de sœurs tombent dans les péchés qu’un mariage aurait pu prévenir. Rester chaste est plus compliqué pour les femmes qui n’ont pas un environnement sécuritaire.

Lorsque ces femmes atteignent la fin de la vingtaine, avec la solitude peut s’ajouter l’envie grandissante d’avoir un enfant. À un moment où leurs amies sont déjà en train d’augmenter leur progéniture, elles sont encore dans les propositions et les rencontres de mariage. Ses inquiétudes s’intensifient lorsqu’elles atteignent la trentaine, et elles commencent à se demander si elles se marieront un jour et auront une famille. La fertilité de la femme baisse plus vite avec l’âge que celle de l’homme – elle diminue rapidement après l’âge de 35 ans.^[4]

Toutefois, les femmes doivent se souvenir que, même si le temps n’est pas de leur côté, Allah, avec Sa Miséricorde, accorde des enfants à qui Il veut. Zakariyya était un vieil homme, il avait le crâne pleins de cheveux gris et sa femme était stérile. Pourtant, il a supplié, {Ô mon Seigneur, donne-moi, venant de Toi, une excellente descendance. Car Tu es Celui qui entend bien la prière.} [Al-‘Imran 3:38]

{رَبِّ هَبْ لِي مِن لَّدُنكَ ذُرِّيَّةً طَيِّبَةً ۖ إِنَّكَ سَمِيعُ الدُّعَاءِ}آل عمران: 38

Translittération: rabbi hab li min ladunka dhurriyyatan tayyibatan innaka sami’u d-du’a

On en dit peu sur le rôle d’une femme musulmane célibataire (ou sans enfants) dans la société, malgré le fait que la femme de notre Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam), A’isha (radhi Allahu andha) est restée sans enfant et célibataire à seulement 18 ans. Et pourtant, nous avons une quantité d’articles, de conférences et de conseils des savants à propos de comment être une bonne épouse et une bonne mère. N’est-il pas temps de remettre les pendules à l’heure? Pendant que d’autres femmes sont occupées à élever leur famille, à quoi les femmes célibataires peuvent-elles dédier leur vie? Beaucoup de femmes se spécialisent dans certains domaines après avoir obtenu leur diplômes, puis les emplois se succèdent. Même si les récompenses dans ce monde sont claires, quelles sont donc les récompenses dans l’au-delà? Nous n’avons pas été crées pour être des femmes et des mères, même si des grandes récompenses sont rattachées à ces rôles qui sont incomparables à avoir un diplôme et un bon emploi. Il n’y a pas de doute, Allah n’impose à personne ce qu’elle ne peut supporter, et chaque personne recevra ce qu’elle aura voulu – mais nous avons besoin de clarification à propos du rôle de la femme musulmane célibataire dans la société.

La plus grande bénédiction pour quelqu’un, s’il a l’opportunité, est de servir ses propres parents lorsqu’ils deviennent vieux. La récompense de cela ne peut être sous-estimé.

Abu Huraira a rapporté que le Messager d’Allah (salla Allahu ‘alayhi wa salam) a dit,« Qu’il soit avili ! Qu’il soit avili ! Qu’il soit avili celui qui a connu un de ses parents ou les deux âgés et qui pourtant n’a pas accédé au Paradis! ». [Sahih Muslim 032:6189]

«رغم أنفه، ثم رغم أنفه، ثم رغم أنفه. قيل: من يا رسول الله؟! قال: من أدرك والديه عند الكبر، أحدهما أو كليهما، ثم لم يدخل الجنة»رواه مسلم

Si une personne dédiait sa vie entière à prendre soin de ses parents, elle gagnerait une grande récompense dans l’au-delà. Pourtant, il n’y a jamais eu, même dans notre communauté, un rôle pour les femmes de simplement être des bonnes filles, sans noms ajoutés après leurs noms, et des emplois qui « sonne » bien. La société n’en serait jamais satisfaite et encore moins les parents. Après tout, la question si souvent posée « Es-tu mariée » est souvent suivie de « Qu’est-ce que tu fais dans la vie? ».

Nous ne devrions pas assigner simplement les femmes célibataires à des rôles que leurs consoeurs mariées ne peuvent faire (parce qu’elles sont trop occupées dans leurs familles), comme la da’wa, le travail, etc., sans comprendre plus clairement les récompenses de l’au-delà. Comme leurs sœurs auront des enfants qui feront des bonnes actions et qui feront des du’a pour elles, la femme célibataire doit se sentir cupide de cet héritage noble de la femme mariée qui perdure dans la tombe.

Cette vie est un test, et pendant que certaines personnes sont testées dans leurs mariages, d’autres sont testés dans le célibat. Nous devons nous souvenir que, ultimement, c’est Allah qui décide comment ou avec qui nous passons le reste de notre vie. Ce n’est pas à nous de questionner le Décret d’Allah, mais de s’efforcer de retenir les avantages d’une du’a qui tarde à être exaucée, et nous permet d’être une manière pour nous de retourner vers Lui.

Le Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam) avait l’habitude de dire dans sa prière la nuit : « Ô Allah, à Toi est la Louange, Tu es la Lumières des cieux et de la terre et tout ce qui s’y trouve. À Toi est la Louange, Tu es Celui qui supporte les cieux et la terre et tout ce qui s’y trouve. À Toi est la Louange, Tu es Le Souverain des cieux et de la terre et tout ce qui s’y trouve. À Toi est la Louange, Tu es Le Véridique, Ta promesse est vraie, Tes Paroles sont vraies, la rencontre avec Toi est vraie, le Paradis est vrai, l’Enfer est vrai, l’Heure est vraie, les prophètes sont vrais, Muhammad est vrai. Ô Allah à Toi je me suis soumis, en Toi je mets ma confiance, en Toi j’ai cru, à Toi je me suis repenti, avec Ton aide et Ta guidance j’ai débattu, et à Toi je me tourne pour un jugement. Pardonne moi mes péchés passés et futurs, ceux que j’ai commis en secret et ceux que j’ai commis ouvertement, et ceux que Tu connais mieux à mon propos que moi. Tu es Celui qui avance et Celui qui retient (Al Mu’akhhir), Tu es mon Dieu, il n’y a de Dieu (méritant d’être adoré) autre que Toi, et il n’y a pas de pouvoir ou de force sauf venant de Toi ». [Sahih Bukhari 21:221]

«كان النبي صلى الله عليه وسلم إذا قام من الليل يتهجد قال: (اللهم لك الحمد، أنت نور السموات والأرض ومن فيهن، ولك الحمد، أنت قيم السموات والأرض ومن فيهن، ولك الحمد، أنت الحق، ووعدك حق، وقولك حق، ولقاؤك حق، والجنة حق، والنار حق، والساعة حق، والنبيون حق، ومحمد حق، اللهم لك أسلمت، وعليك توكلت، وبك آمنت، وإليك أنبت، وبك خاصمت، وإليك حاكمت، فاغفر لي ما قدمت وما أخرت، وما أسررت وما أعلنت، أنت المقدم وأنت المؤخر، لا إله إلا أنت، أو: لا إله غيرك)، وفي روايه زاد: ولا حول ولا قوة إلا بالله»رواه البخاري

Les couples mariés, les leaders de la communauté et les savants doivent aussi s’élever contre ce genre d’épreuve à laquelle fait face notre communauté. Nous ne pouvons plus nous fier au bouche à oreille et aux connaissances de la famille pour faciliter le mariage de nos jeunes. Nous devons nous éloigner des dîners de fête « polis » et des taquineries, et réaliser que de retarder le mariage peut avoir des conséquences sérieuses. Finalement, nous devons savoir qu’une du’a sincère doit être accompagnée d’actions sérieuses. Sous chaque épreuve que nos sœurs endurent se trouve l’obligation commune d’éviter d’en être responsable au Jour du Jugement, et une opportunité individuelle de s’octroyer la satisfaction d’Allah.

Traduction: Um-Najim-dine

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[1] Al-Baqarah [2:187]

[2] http://www.mintel.com/blog/boomerang…g-back-parents

[3] http://muslimmatters.org/2007/08/19/…-stories-tips/

[4] http://www.nhs.uk/Livewell/Fertility…fertility.aspx