ISLAMOPHOBIE : Ce que nous enseigne l’Histoire.
L'histoire se répète, mais s'oublie.
Relire le passé pour mieux appréhender l'avenir.
Depuis des siècles (ou depuis que la terre est terre), nous assistons à l’extension dans les communautés non musulmanes (pour ne pas dire occidentales), d’une véritable idéologie qui consiste à penser que l’islam et sa communauté représentent une entité qui, poussés par le mal, incarne tout ce qu’il y a de plus barbare, de plus abjecte humainement parlant.
Cela se reflète par la haine de tout ce qui a rapport avec l’islam (et même parfois aucun rapport, il suffit de se promener dans les commentaires des articles de revues de presse sur des sujets complètement opposés à l’islam et à «l’arabe»).
Ainsi, selon cette idéologie tout le mal viendrait de ces milliards de musulmans qui oeuvrent chaque jour pour que le monde sombre dans une folie : c’est ainsi que tous les faits divers seront sans cesse répertoriés et mis en lumière selon l’origine arabe, le présumé islam des protagonistes.
Nous devons avoir un recul et nous rappeler que «nul n’est venu avec ce message sans avoir été pris pour ennemi» et c’est un crédo qui permet au musulman, cette patience prophétique vitale, pour son salut ici bas et dans l’au delà.
Ces agressions et ce climat oxygène ambiant ne doivent pas nous affaiblir, d’autant plus qu’ils sont sans sens, si ce n’est celui qui découle de ce proverbe connu «Que celui qui veut noyer son chien dise qu’il à la rage»; la première attaque des ennemis de l’Islam n’est que médisance et calomnie :
(…) La haine certes s’est manifestée dans leur bouches, mais ce que leurs poitrines cachent est encore plus énorme.(…) S.3 V.118
En effet, ces fausses accusations ne sont qu’une piètre ombre de leurs agissements que l’on voit au quotidien. L’histoire a de nombreuses fois démontré , que c’est par l’islam, que la paix, la sagesse et la bienveillance ont pu s’installer dans les contrées.
Que dans l’histoire, l’Islam a combattu l’oppression des hommes, des femmes, donner des droits à ceux qui n’en n’avaient pas, enrayer des fausses croyances menant à des crimes odieux.
L’éloignement de l’Islam n’a fait qu’accentuer le désordre sur terre et les ennemis de l’Islam eux mêmes en oublient leur passé et à quel point les musulmans ont user de délicatesse et de bienveillance à leur égard.
Allah lui-même nous enseigne à quel point les mémoires sont devenues courtes, en effet ,n’appelle t-’ Il pas les injustes à se souvenir :
«Et [rappelez-vous], lorsque Nous vous avons délivrés des gens de Pharaon, qui vous infligeaient le pire châtiment : en égorgeant vos fils et épargnant vos femmes. C’était là une grande épreuve de la part de votre Seigneur.»
Oui, les oublis ne sont que des stratagèmes malgré la mise en garde :
«Et ne mêlez pas le faux à la vérité. Ne cachez pas sciemment la vérité.»
Allah dit :
فَبَدَّلَ الَّذِينَ ظَلَمُواْ قَوْلاً غَيْرَ الَّذِي قِيلَ لَهُمْ فَأَنزَلْنَا عَلَى الَّذِينَ ظَلَمُواْ رِجْزاً مِّنَ السَّمَاء بِمَا كَانُواْ يَفْسُقُونَ
Mais, à ces paroles, les pervers en substituèrent d’autres, et pour les punir de leur fourberie Nous leur envoyâmes du ciel un châtiment avilissant.
Nous allons ici, découvrir un bout de cette histoire ensevelie par les fourberies des diffamateurs, «Et quel pire injuste que celui qui fabrique un mensonge contre Allah». Découvrir une vérité que beaucoup connaissent mais décident d’oublier pour faire place à cette haine héritée de leurs ancêtres anti-islam.
- La vénération de Dieu est le plus haut des trônes, le plus joyeux de tous les états
Soliman 1er, appelé «Sulayman , le magnifique» est le 10 ème sultan de l’empire ottoman , un khalifa qui s’étend et qui resplendit par ses conquêtes et batailles. Sulayman le magnifiqu , attaché à sa religion ne cessera de clamer sa foi tout en mettant en avant la sainte législation (Shari3a). Noble poète il clamera dans ses vers, l’importance de l’adoration , malgré la vie sulfureuse de ces nouveaux sultans qui délaisserons au fur et à mesure l’ascetisme au combien vitale à la sauvegarde du territoire islamique ,et ce jusqu’à la disparition complète du khalifa. Pour exemple un poème de Soleyman :
« Les gens considèrent la richesse et le pouvoir comme le plus grand des destins,
Mais dans ce monde un moment de santé est le meilleur des états.
Ce que les gens appellent souveraineté est une lutte temporelle et une guerre constante ;
La vénération de Dieu est le plus haut des trônes, le plus joyeux de tous les états48
Après cette brève biographie, revenons à nos moutons .
Puissant empire, la France réclame à cette période, l’aide des sultans ottomans après l’emprisonnement de leur leader.
Louise de Savoie, mère de François premier, lance un appel au secours à ces «musulmans» pour libérer son fils qui n’est autre que le roi de France.
Cette lettre est la réponse de Soliman en 1526 à la demande d’aide de François 1er emprisonné par Charles-Quint après la défaite de Pavie.
Magnifique exhortation à tenir bon :
« Lui (Dieu) est Elevé, Le riche, Le généreux,Lle secourable
Moi qui suis, par la grâce de Celui dont la puissance est glorifiée et dont la parole est exaltée, par les miracles sacrés de Mohammed (que sur lui soient la bénédiction de Dieu et le salut), soleil du ciel de la prophétie, étoile de la constellation de l’apostolat, chef de la troupe des prophètes, guide de la cohorte des élus, par la coopération des âmes saintes de ses quatre amis Aboubekr, Omar, Osman et Ali (que la satisfaction de Dieu très-haut soit sur eux tous), ainsi que tous les favoris de Dieu ;
moi, dis-je, qui suis le sultan des sultans, le souverain des souverains, le distributeur des couronnes aux monarques de la surface du globe, l’ombre de Dieu sur la terre, le sultan et le padichah de la mer Blanche, de la mer Noire, de la Romélie, de l’Anatolie, de la Caramanie, du pays de Roum, de Zulcadrié, du Diarbekr, du Curdistan, de l’Azerbaïdjan, de la Perse, de Damas, d’Alep, du Caire, de la Mecque, de Médine, de Jérusalem, de toute l’Arabie, du Yemen et de plusieurs autres contrées que mes nobles aïeux et mes illustres ancêtres (que Dieu illumine leurs tombeaux) conquirent par la force de leurs armes, et que mon auguste majesté a également conquises avec mon glaive flamboyant et mon sabre victorieux, sultan Suleiman-Khan, fils de sultan Sélim-Khan, fils de sultan Bayezid-Khan.
Toi qui es François, roy du pays de France, vous avez envoyé une lettre à ma Porte, asile des souverains, par votre fidèle agent Frankipan [L’ambassadeur Frangipani], vous lui avez aussi recommandé quelques communications verbales ; vous avez fait savoir que l’ennemi s’est emparé de votre pays, et que vous êtes actuellement en prison, et vous avez demandé ici aide et secours pour votre délivrance. Tout ce que vous avez dit ayant été exposé au pied de mon trône, refuge du monde, ma science impériale l’a embrassé en détail, et j’en ai pris une connaissance complète.
Il n’est pas étonnant que des empereurs soient défaits et deviennent prisonniers. Prenez donc courage, et ne vous laissez pas abattre. Nos glorieux ancêtres et nos illustres aïeux (que Dieu illumine leur tombeau) n’ont jamais cessé de faire la guerre pour repousser l’ennemi et conquérir des pays. Nous aussi nous avons marché sur leurs traces. Nous avons conquis en tout temps des provinces et des citadelles fortes et d’un difficile accès. Nuit et jour notre cheval est sellé et notre sabre est ceint.
Que Dieu Très-Haut facilite le bien ! A quelque objet que s’attache sa volonté, qu’elle soit exécutée !
Du reste, en interrogeant votre susdit agent sur les affaires et les nouvelles, vous en serez informé. Sachez-le ainsi. »
Ecrit au commencement de la lune de rebiul-akhir 932 (15-24 février 1526), à la résidence de la capitale de l’empire, Constantinople le bien gardé.
extrait de E. Charrière, Négociations de la France dans le Levant, Paris, Imprimerie nationale, 1858
Cette lettre a été reproduite et traduite par M. Jouannin, dans l’ouvrage d’Artaud de Montor, Machiavel, son génie et ses erreurs publié en 1833, et revue par Annibal Dantan pour l’ouvrage de Charrère.
Elle appartenait à la Bibliothèque du Roi, fonds de Bétune, n° 8507 et fait partie du recueil de lettres autographes et d’autres de François Ier, des papes Paul III et Clément VII, de Henri VIII…, des cardinaux Farnèse et de Guise, c’est un manuscrit in-folio aux armes de Sully relié en maroquin rouge.
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La lettre de Soliman le Magnifique à François Ier.
Il s’agit d’un rouleau de papier entoilé de 2,04 m de haut sur 35,5 cm de large conservé à la Bnf sous la référence Supplément turc 822. Une succession de lignes d’écriture arabe tantôt à l’encre noire ou tantôt à la peinture dorée encadrent deux motifs calligraphiques bleus rehaussés de poudre d’or. Il porte la mention Istanbul, 14 serval 942 H ( 6 avril 1536)
Cette mémoire vacillante au grès des campagnes politiques et des problèmes liés à une démocratie en pleine décadence est assez exaspérante. Il est important de rappeler que ces puissances mondiales occidentales se sont agenouillées et ont reçu bienfaisance de la part de ces soit disant «barbares sanguinaires» alors qu’on entend certains leaders politiques enarques parler de la supériorité de la civilisation occidentale.
Si cela ne change pas les mentalités des islamophobes , il est important pour notre communauté de le savoir, afin que la fierté de notre communauté reste vivante, et qu’elle ne cherche pas autre part que dans sa propre histoire la vérité. Une fierté qui permet l’espoir dans ces moments difficiles, et qui permet aussi aux jeunes en mal d’identité de prendre conscience de cela, et de ne pas se laisser manipuler par ces révisionnistes de l’Histoire.
Notre discours doit être celui ci « pourquoi chercher l’agrément, l’assimilation, pourquoi penser qu’ils sont les plus forts et les plus capables de diriger le monde ».
Juste revoir notre Histoire et se dire qu’au fond , l’histoire est une boucle et que l’avenir nous appartient: l’avenir appartient à l’Islam .