De quoi rêvent les femmes ?
De quoi rêvent les femmes….?
- D’un mari aimant?
- De plus de responsabilités?
- De moins de responsabilités?
- D’enfants à chérir?
- D’enfants à marier?
- D’une vie professionnelle accomplie?
- De stabilité?
- D’aventures et d’imprévus?
En fait, ce soir en rentrant chez moi, je réfléchissais à quelque chose vu à la T.V
Ne possédant pas d’antenne chez nous, j’ai été pendant quelques instants chez mes proches, complètement absorbée par une fiction indienne diffusée sur le petit écran. Qu’Allah me pardonne ( on se rend compte à quel point c’est un bienfait d’exclure la T.V de son foyer pour préférer choisir des programmes soit-même sur le net, on se sent plus maitre qu’esclave ). Cependant, cette courte « escapade » m’a beaucoup fait réfléchir.
Le bonheur, le malheur... Finalement qu'est-ce qui nous rend heureuses ?
Cette fiction raconte la vie d’une femme indienne, qui prépare à manger pour son mari pour le déjeuner au travail, dans le but de le reconquérir face à son indifférence creusante. Elle y met tout son coeur et fait appel à sa voisine pour que le plat soit le plus réussi possible, mais son mari peu sensible à ses attentions n’y prête pas attention.
Le repas envoyé par le biais d’un livreur finira par être apporté à une autre adresse par erreur, celle du lieu de travail d’un homme veuf, d’un âge un peu plus avancé, qui sera donc le nouveau destinataire, et de cette bourde naitra une correspondance écrite entre eux, toujours à travers cette lunch-box. Elle apprendra plus tard que son époux était infidèle ce qui explique son indifférence, mais ne dira mot car ne sachant pas où aller ni quoi faire. Quant à l’homme âgé, il mettra fin à cette correspondance, se sentant trop âgé pour une nouvelle romance. Durant la fiction, elle est en contact avec sa voisine du dessus, à qui elle parle quotidiennement par la fenêtre, à qui elle fait aussi des courses, car cette voisine est marié à un homme plongé dans le coma depuis 15 ans, dont elle s’occupe inlassablement. Deux femmes qui vivent une vie pauvre, et attendent toutes deux, un « retour » de leurs époux, et font face aux difficultés de leur état.
Elles apprennent parfois dans la douleur, dans le manque d'attention et d'affection...
À travers cette fiction, j’y ai vu l’histoire de beaucoup de femmes qui se sont mariées durant les générations précédant les nôtres, avec un cousin, ou un homme qu’on avait choisi pour elles, elles deviennent donc des femmes qu’on a choisi pour eux. Elles passent du temps en cuisine, auprès des enfants, n’ont pas de discussions avec leur époux, attendent de l’attention mais sont souvent ignorées ou rabaissées, car vécues comme une contrainte. Elles ne sortent pas de chez elles, n’ont pas de vie sociale, sauf les visites chez la famille, ne savent parfois pas lire et écrire, sont parfois traitées comme des servantes par leurs belles-mères, MAIS…..
Mais sont toujours à plaisanter en cuisine, à rire et à dédramatiser. Elles apprennent la couture, à faire des gâteaux avec une technique incroyable, font leurs propres graines de couscous, tannent les peaux des moutons, et perpétuent des traditions, relativisent, et sont de bons conseils pour les jeunes filles… Elles apprennent parfois dans la douleur, dans le manque d’attention et d’affection, dans des drames, à patienter, à faire le deuil de certaines choses, à se résilier, mais rayonnent et font rayonner. Certaines vont même après un certain âge, rejoindre les mosquées, pour apprendre Alif, ba, ta, et mémorisent le quran juste en écoutant des récitateurs faute de savoir lire. Il existe bien sur des versions moins réjouissantes, comme des femmes qui vont voir des « Taleb » pour résoudre leurs problèmes ou faire en sorte que leurs enfants ne subissent pas le même sort. Mais ça ne sera pas l’objet de notre réflexion aujourd’hui.
Il n’est pas non plus question de normaliser ou de trouver dans ces histoires, des modèles de vie qui ne sont pas alignés à nos préceptes ( mariage sans consentement, négligence affective et matérielle) mais de comprendre comment elles vont outre, et ne sont pas autant affectées que nous.
Ce que je pense, c’est qu’on a beaucoup de chances pour la plupart d’entre nous, d’avoir été à l’école, appris à lire à écrire, d’avoir eu beaucoup de choix, dans l’orientation de nos vies, dans le libre arbitre, dans nos choix professionnels, dans le choix de nos conjoints, dans le choix de nos divorces, dans beaucoup de choses que nous avons décidé, toute seule.
- Alors pourquoi nous ne sommes pas comblés, malgré tout ?
Alors de quoi rêvons-nous? Pourquoi sommes-nous si tristes? Si déprimées? Si accablées? Si insatisfaites de nos vies? Pourquoi sommes-nous perpétuellement dans ce combat pour plus de droits, pour plus d’amour, pour plus de ceci, de cela?
Pourquoi sommes-nous inlassablement à la recherche de quelque chose, comme si nous n’étions jamais comblées?
Pourquoi semblons-nous porter le monde sur nos épaules, alors que nous n’avons plus de linge à laver à la rivière, de pain à faire, que nos mains n’ont aucune écorchure, que nous vivons dans une certaine aisance, et que nous revendiquons le droit de parler, d’affirmer, que nous conduisons nos voitures, et que nous dirigeons nos propres vies, pourquoi sommes nous si anéanties par nos épreuves, qui peuvent être risibles pour d’autres femmes qui vivent ce qu’il y a de plus difficile ?
Est-ce que nous n’avons pas fait mauvais usage de notre libre arbitre et n’avons-nous pas fait de ce bienfait, un cadeau empoisonné? Qu’une montagne d’or ne nous suffit finalement pas? Pourquoi les hausses de suicide chez les femmes?
Beaucoup d’interrogations, et je n’ai évidemment pas toutes les réponses. Je sais juste que les maux viennent du coeur…
- Le vrai bonheur finalement...
Peut être qu’il ne nous appartient qu’à nous même de trouver la satisfaction du quotidien auprès d’Allah, de nourrir un amour pour Lui, car c’est le Seul qui comble chaque vide, chaque déception et chaque tracas. Cette source intarissable de bonheur qui rend tout facile, qui allège tous les fardeaux, qui comble tous les manques, et qui finalement… Nous manque et nous suffit.
Oui, peut être que le bonheur, et ce que veulent les femmes sans savoir ce que c’est, c’est être aimées par Allah d’un amour véritable, de recevoir Sa satisfaction ultime, ce quelque chose de grandiose qui fait obstacle à tous les drames et difficultés, qui fait rire dans l’affliction, et qui suffit à tout manque d’affection.
Et Peut-être que cette satisfaction divine commence par le SHOUKR, le contentement, la reconnaissance de ses bienfaits multiples, l’acceptation de ce qu’Allah nous donne, et le MERCI pour tout ce qu’on a, avec la remise en cause de nos dysfonctionnements sans chercher à trouver un coupable, ou à ne pas accepter ce qui ne peut être changer.
- Ibn Al qayim disait vrai.
Pour finir, Ibn al Qayyim disait:
« Le coeur contient un désordre auquel on ne peut remédier qu’en se tournant vers Allah ;
il contient une solitude que seule peut dissiper la compagnie d’Allah ;
il contient une tristesse que seuls peuvent apaiser le plaisir de sa connaissance et la sincerité de la relation avec Lui ;
il contient une anxiété qu’on ne peut calmer qu’en étant en accord avec Lui et ne se réfugiant vers Lui ;
il contient des feux de regrets que seule peut éteindre l’acceptation de ses ordres, de ses interdictions et du destin qu’Il a fixé dans l’attente patiente du moment de le rencontrer;
il contient un manque qui ne peut être comblé qu’en aimant Allah, en se tournant vers Lui dans le repentir, en l’invoquant sans cesse, en Lui vouant un culte exclusif :
la possession de ce bas monde et de tout ce qu’il contient ne suffirait jamais à combler ce manque.
Allahu a’lam.