Lettre à ma soeur dont le mari consomme du contenu obscène.
Cette lettre a été rédigée à la suite du témoignage d’une sœur qui nous a contactés après une longue période de solitude et d’incertitude, ne sachant vers qui se tourner pour obtenir des conseils et craignant pour l’honneur de sa famille. Elle a évoqué avec sincérité et honnêteté certaines phases de négligence dans sa relation avec son mari, ainsi que la honte profonde qu’il ressentait à ce sujet. Elle nous a sollicités afin d’agir au mieux pour surmonter ces difficultés, qui les affectaient tous deux, tant spirituellement que moralement.
Cette lettre s’adresse donc à toutes celles et ceux qui traversent des situations similaires. Bien que chaque cas soit unique et nécessite une attention particulière, ce message se veut une base fraternelle de réflexion et d’encouragement pour ceux qui souhaitent briser ce cercle de souffrance et retrouver confiance en eux. C’est aussi au vu de la multiplication des sollicitations similaires que nous avons pris la décision de faire de cette lettre, une lettre ouverte.
NB: ceci est une lettre destinée à une sœur. Une série de paroles qui se veut humaine et fraternelle dans l’optique de la préservation d’un noyau familiale. Il ne s’agit pas d’ une analyse du phénomène, ses sources, ses finalités et ses processus, que nous espérons publier prochainement, insha a Allah.
Ma chère soeur, tu n'es pas seule...
Ma chère sœur,
Je te remercie du fond du cœur pour la confiance que tu nous as accordée en nous écrivant avec une telle sincérité. Tu n’as pas seulement partagé des mots, tu as ouvert la porte de ton intimité, de ton foyer, de ce lieu sacré qui t’appartient à toi, à ton époux et à tes enfants. C’est une amānah (dépôt) précieuse qu’Allah t’a confiée, et qu’il convient de préserver.
Je t’encourage de tout cœur à toujours veiller à la pudeur de ton foyer, même dans l’épreuve, et à ne pas exposer ce qui pourrait nuire à l’image de ton époux auprès de ceux qui le connaissent. Le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) a dit :
« Celui qui couvre les défauts d’un musulman, Allah couvrira les siens le Jour du Jugement. »
(Hadith authentique – Rapporté par Muslim)
Je salue le respect, la loyauté et l’amour que tu portes à ton mari malgré la douleur que tu ressens. Cela témoigne de ton cœur sincère, et de ta volonté de maintenir ton couple malgré les vents contraires. Permets-moi d’apporter un éclairage, qui je l’espère allègera ton cœur et t’aidera à traverser cette épreuve avec un regard plus apaisé : tu n’es pas seule.
Une époque de confusion, mais des épreuves sur-mesure.
Nous vivons aujourd’hui une époque d’extrême confusion et de tentations omniprésentes. L’indécence, la nudité, et l’obscénité sont devenues banales. Même celui qui ne les recherche pas les croise malgré lui. Les écrans, les publicités, les réseaux sociaux et les spams ont banalisé ce qui jadis choquait. Et malheureusement, la consommation de pornographie est une épreuve qui touche de nombreux foyers musulmans. Tu n’es pas isolée, ma sœur. Beaucoup de femmes ont découvert ce combat chez leur mari et se sont senties démunies, pensant être seules à vivre cela. Et pourtant, cette épreuve fait partie des maladies spirituelles que notre époque a rendues virales.
Mais il y a une chose que nous ne devons jamais oublier, surtout en tant que musulmanes : Allah est Celui qui détient le contrôle absolu. Rien ne se produit sans Sa volonté, et chaque épreuve est choisie avec soin pour la personne qui la reçoit.
« Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. »
(Sourate Al-Baqara, verset 286)
Si tu es confrontée à cela, c’est qu’Allah t’a donné la force de le supporter et la capacité de faire de cette épreuve une porte vers un bien plus grand. Le diable tentera toujours de te faire croire que c’est injuste, que tu es seule, que tu n’es pas assez… mais il faut l’éloigner dès les premières pensées en te rappelant que tout ce qui t’arrive est prédestiné, et contient une sagesse, même si elle ne t’est pas encore apparente.
« Il se peut que vous détestiez quelque chose alors qu’elle est un bien pour vous. Et il se peut que vous aimiez quelque chose alors qu’elle est un mal pour vous. Allah sait, tandis que vous ne savez pas. »
(Sourate Al-Baqara, verset 216)
Il y a peut-être, dans cette épreuve, un rappel pour ton époux, un éveil spirituel à venir, une élévation pour toi, une purification de ton cœur ou encore un renforcement de votre lien dans l’adversité, une réforme profonde à debuter. Rien n’est vain, rien n’est inutile dans ce qu’Allah décrète.
- Savoir, comprendre, le meilleur remède débute par la sagesse.
Ainsi commencent quelques conseils et réflexions. Certains sont inspirés des enseignements de nos savants, d’autres sont des paroles sincères de sœurs musulmanes mariées et expérimentées qui composent notre groupe, confrontées elles aussi à des réalités parfois difficiles.
Tu as évoqué avec lucidité certaines négligences ou manques d’affection que tu as pu avoir envers ton mari, des le début de ton message. Cela témoigne une fois de plus de ta sincérité et de ton humilité, car beaucoup de personnes préfèrent rester dans le déni, ce qui peut parfois aggraver les problèmes au lieu de les résoudre.
Tu es une mère, et tu as des enfants qui dépendent de toi. Il est donc tout à fait compréhensible que ton énergie et ton attention aient été orientées ailleurs à certains moments. Toutefois, permets-moi, chère sœur, d’insister sur un point crucial et parce que c’est ce que tu as soulevé des le départ et qui semble être une cause de son affaiblissement: ici, il ne s’agit pas seulement de confort ou de bien-être — il s’agit parfois, pour certains hommes, d’un besoin vital, d’un enjeu de stabilité mentale, émotionnelle et même religieuse.
L’intimité chez un homme, surtout dans une époque sursexualisée comme la nôtre, peut représenter une nécessité bien plus profonde qu’on ne l’imagine. Elle peut, chez certains, devenir un facteur décisif dans leur foi, leur comportement familial, et même leur productivité professionnelle.
C’est dans cette optique qu’on attribue souvent à Salah ad-Dîn al-Ayyubi la phrase suivante (bien que sa véracité historique soit débattue) :
« Si vous voulez détruire une civilisation, répandez la nudité et la fornication. »
Cette citation résume bien l’impact corrosif de l’immoralité sur les sociétés.
Le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui), conscient de la réalité de ce besoin, a dit dans un hadith :
« Par Celui qui détient mon âme dans Sa main ! Lorsqu’un homme appelle son épouse à son lit et qu’elle refuse, les anges la maudissent jusqu’au matin. »
(Rapporté par al-Bukhari et Muslim)
Dans un autre hadith, le Prophète (paix sur lui) a dit :
« Si l’homme appelle sa femme pour satisfaire son désir, qu’elle vienne même si elle est occupée à la cuisson de son pain. »
(Rapporté par at-Tirmidhi – jugé hassan sahih)
Ce propos, qui peut sembler fort, prend tout son sens lorsqu’on considère le contexte : le pain était, à l’époque, parfois l’unique repas d’une famille pauvre. Le fait de laisser brûler un pain dans un monde où la nourriture était rare et précieuse pour répondre à l’appel de son mari nous enseigne la gravité de ce droit conjugal dans l’équilibre du couple.
- Les solutions préventives sont meilleures que la guérison des conséquences.
Beaucoup d’hommes ne parviennent pas à exprimer ce besoin profond. Par pudeur, par honte, par peur de paraître déviants ou faibles, ils se taisent… jusqu’à chercher des solutions trompeuses, faciles, mais destructrices. La pornographie devient alors une échappatoire, un poison lent qui altère leur vision de la femme, de l’intimité, et même du mariage lui-même.
En effet, ces images ne sont rien d’autre qu’un mirage, une mise en scène mensongère, où tout est faux, exagéré, et souvent fondé sur le péché, la perversion et parfois même la sorcellerie visuelle, comme l’ont évoqué certains savants. Ce n’est pas la vraie vie. Et beaucoup de ces acteurs, dont les visages hantent les foyers musulmans, finissent eux-mêmes dans la dépression, l’addiction ou même le suicide.
Chère sœur, notre premier conseil est donc le suivant : réponds à l’appel de ton époux. Une négligence peut être excusée mais souvent il s’agit d’habitudes et de délaissement sur une longue durée qui entraîne un effet dominos. Même si cela te demande des efforts. Tu es peut-être la seule personne au monde qui peut le sauver de ce piège. Dis-lui, avec douceur et sincérité, que s’il ressent ce besoin, au lieu de tomber dans l’interdit, qu’il vienne vers toi, qu’il te parle, qu’il ne se sente pas seul.
Rappelle-toi que le Prophète (paix sur lui) a dit :
« Et dans l’acte intime de l’un de vous avec son épouse, il y a une aumône (sadaqa). »
Les Compagnons demandèrent : « Ô Messager d’Allah, l’un de nous satisfait son désir et cela serait une aumône ? »
Il répondit :
« Ne voyez-vous pas que s’il le faisait dans l’illicite, il aurait un péché ? De même, s’il le fait dans le licite, il a une récompense. »
(Rapporté par Muslim)
Ton mari est avant tout ta responsabilité, ton partenaire d’ici-bas, et peut-être ton moyen d’atteindre le Paradis si tu le soutiens dans ce combat. Tu verras, par la permission d’Allah, que ton intention sincère de le préserver, de l’écouter, de l’honorer, renforcera votre lien, adoucira vos cœurs, et attirera la bénédiction dans tous les aspects de ta vie. Et n’oublie pas cette promesse d’Allah :
« La récompense du bien n’est-elle pas le bien ? »
(Sourate Ar-Rahmān, verset 60)
- La nécessité : Revenir à des principes religieux, remettre Allah au centre de vos vies.
Tu as mentionné d’autres éléments qui ont accentué ta douleur : des regards ou même des interactions de ton mari avec d’autres femmes. Tout cela, si je puis me permettre de le dire ainsi, fait partie du « package toxique » de la société actuelle, dans laquelle nous vivons, une société qui banalise l’exposition des tentations et qui encourage les négligences dans la pudeur et la piété. Cela découle directement d’un affaiblissement de la crainte révérencielle envers Allah (taqwā), et d’un manque de vigilance face aux effets destructeurs du péché.
Tu as d’ailleurs exprimé, avec lucidité et douleur, que votre lien avec Allah s’est détérioré, et que même la prière — ce pilier fondamental de l’islam — est devenue fragile ou absente. Cela n’est malheureusement pas surprenant, car les péchés obscurcissent le cœur et éloignent de la lumière divine.
Le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) a dit :
« Lorsque le serviteur commet un péché, un point noir est inscrit sur son cœur. S’il se repent, cesse et demande pardon, son cœur est purifié. Mais s’il recommence, cela s’amplifie jusqu’à recouvrir tout son cœur. »
(Rapporté par At-Tirmidhi – hadith sahih)
Ce phénomène a été mentionné dans le Coran :
« Non ! Ce sont leurs mauvaises actions qui ont couvert leurs cœurs d’une rouille. »
(Sourate al-Mutaffifin, verset 14)
Les péchés nous séparent d’Allah, mais ils finissent aussi par altérer nos relations humaines, en particulier conjugales. Le manque de baraka dans le couple, l’irritation permanente, le manque de patience ou de tendresse — tout cela peut être une conséquence directe de ces péchés non régulés.
Certains hommes, face à ces tensions, cherchent des solutions ou des moindres mal à l’adultère. L’un des recours auxquels certains pensent est le remariage, surtout lorsque la première épouse ne parvient pas, à remplir certains droits de manière durable. Mais ce choix doit être guidé par des intentions saines, car le mariage ne se limite pas à une réponse aux besoins physiques. Il est une responsabilité globale, un engagement spirituel, émotionnel et éducatif. Cela reste cependant un des moyen de préservation pour un homme capable d’en assumer les responsabilités et les enjeux.
Donc Il est vrai que le remariage est permis en islam, mais il doit se faire dans le cadre du respect, de la justice, de la transparence et avec un sens profond de la responsabilité. Allah dit :
« Si vous craignez de ne pas être équitables, alors une seule [épouse]. »
(Sourate An-Nisā’, verset 3)
Et le Prophète (paix sur lui) a dit :
« Celui qui a deux épouses et penche pour l’une au détriment de l’autre viendra le Jour du Jugement avec un côté penché. »
(Rapporté par Abū Dāwūd et an-Nasa’i – hadith authentique)
D’autres hommes cherchent à fuir la corruption ambiante en émigrant vers des pays où les tentations sont moindres, où les valeurs familiales sont préservées — ce qui peut être une démarche louable. Quoi qu’il en soit, ce que vivent nos familles musulmanes aujourd’hui est le reflet d’une civilisation malade, en perte de repères et de pudeur. Et les familles, comme la tienne, portent le fardeau de cette déchéance collective.
Mais la communication reste une clef. Elle est le premier pas vers la réconciliation. Les qualités que tu as décrites chez ton mari — sa douceur, sa gentillesse, son implication dans le foyer — sont des bases précieuses sur lesquelles reconstruire.
Voici quelques pistes que je te propose de méditer
Premièrement, nous sous-estimons souvent la charge mentale des épouses musulmanes d’aujourd’hui. Elles doivent parfois tout porter : les enfants, la maison, l’éducation, la religion, parfois même les finances. Contrairement aux femmes des Compagnons (radhiyallāhu ‘anhunna), la structure sociale et l’entraide communautaire que nous avions jadis n’existe plus toujours. Il est donc nécessaire, quand cela est possible, d’alléger cette charge en demandant de l’aide à la famille, en faisant appel à des tuteurs de confiance pour l’éducation des enfants, des aides dans la gestion quotidienne, ou en s’accordant du temps pour soi et pour le couple. Il est important d’en parler avec ton époux pour qu’il sache que ces moyens lui permettront à lui aussi d’avoir une épouse épanouie et réceptive.
Ensuite, il est essentiel de dialoguer sans se juger. L’écoute active et la bienveillance doivent primer, même lorsque les blessures sont profondes.
Enfin, il faut renouveler votre foi ensemble, à travers des actions simples mais constantes : prières ensemble, rappels, lectures, visionnage de conférences bénéfiques, invocations du matin et du soir. Et surtout, ne jamais désespérer de la miséricorde d’Allah. Peu importe l’ampleur des péchés, le retour à Lui est toujours possible. Allah dit :
« Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Certes, Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux. »
(Sourate Az-Zumar, verset 53)
Aussi, Il est important que ton mari sache poser des limites claires, et cela ne peut se faire sans un effort spirituel constant de sa part. Pour cela, il est nécessaire d’aller au-delà des prières obligatoires, en entretenant sa foi par les actes surérogatoires (nawafil), afin de renforcer ses barrières intérieures face aux tentations et à la baisse de foi. Une foi négligée ou faiblement nourrie rend l’âme vulnérable, et affaiblit sa capacité à résister aux désirs et aux incitations du nafs (l’ego). Sans entretien, le cœur se fléchit et devient inapte au jihâd an-nafs.
Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit :
« Allah a dit : Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par les œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, Je deviens l’ouïe avec laquelle il entend, la vue avec laquelle il voit, la main avec laquelle il saisit, et le pied avec lequel il marche. »
(Sahih al-Bukhari, hadith 6502)
Il faut vraiment que sa crainte en Allah soit présente et soit un constant objectif, car il sera toujours éprouvé c’est le chemin des croyants, il devra trouver cette force dans sa dévotion pour Allah. Il doit comprendre que son attachement à la jama3a ( communauté) est aussi importante car la famille est une chose, mais rester avec des frères est indispensable à la construction de son être, de sa volonté de se concurrencer dans les œuvres de bien. Il est responsable de la situation. Et il doit pouvoir mettre en place ce qui doit le sauver ainsi que votre famille.
Comme je te l’ai rappelé au début, Allah est au contrôle. Et s’Il a permis que cette épreuve entre dans ta vie, c’est parce qu’elle contient un bien que tu finiras par découvrir. Même si aujourd’hui, vous avez l’impression de toucher le fond, cela peut être le point de départ d’un renouveau profond, d’un changement sincère, d’une élévation spirituelle.
« Et quiconque place sa confiance en Allah, Il lui suffit. »
(Sourate At-Talaq, verset 3)
Maintenant, je vais conclure, et je te prie de m’excuser pour la longueur de cette réponse. Si j’ai pris autant de temps, c’est parce que j’ai pris ton problème au sérieux, comme s’il s’agissait d’une sœur proche, d’une amie de cœur.
Je sais à quel point tu peux souffrir, en silence peut-être, d’un manque de confiance en toi. Ces blessures invisibles qui t’amènent à te comparer à d’autres femmes : plus jeunes, plus jolies, plus disponibles… Mais sache, ma chère sœur, que le fonctionnement d’un homme est bien différent de celui d’une femme. Ce que tu ressens ne reflète pas nécessairement ce que lui vit.
La vérité, c’est que tout ce que tu vois de bon en lui, sa patience, sa gentillesse, son attachement au foyer — tout cela est nourri par l’amour et la considération qu’il te porte. Si on lui mettait devant lui la plus belle des femmes, il chercherait encore ce qu’il trouve uniquement chez toi. Son cœur a choisi, et ce choix c’est toi, avec tes qualités, tes faiblesses, ton histoire, ton âme.
Ce lien-là dépasse les apparences. Bien sûr, l’entretien de soi reste un acte de piété, un droit du mari et un moyen de cultiver la tendresse dans le mariage, mais ne crois pas que tout repose sur l’esthétique. C’est la profondeur du lien, la sincérité, et les efforts constants dans le mariage qui forgent un attachement véritable.
Un cheikh disait un jour à une femme inquiète que son mari soit déstabilisé par les autres femmes :
« L’homme est comme un oiseau. Il vole parfois loin, son regard semble ailleurs, mais c’est toujours dans son nid qu’il revient. C’est dans son cocon qu’il trouve chaleur et sécurité. »
Ce que tu traverses, ma sœur, a l’apparence d’une tempête, mais c’est peut-être simplement une traversée. Et il faut parfois dédramatiser, même dans la douleur, pour retrouver le recul nécessaire. Ce sentiment d’être “brisée de l’intérieur”, d’avoir été atteinte dans ton cœur et ta dignité, n’est pas le reflet de ta valeur.
Tu n’es pas seule. Ce défi, aussi lourd soit-il, est le même que celui de beaucoup d’épouses musulmanes aujourd’hui, dans cette époque confuse et éprouvante. C’est une épreuve, certes, mais elle peut être une élévation, une purification, un point de retour vers Allah pour vous deux.
Pour finir...
Qu’Allah vous apaise et vous réunisse dans Son amour.
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Tu sais, dans un célèbre hadith rapporté dans Sahih Al-Bukhari, plusieurs femmes des Compagnons se sont réunies et ont évoqué leurs maris, chacune décrivant son quotidien, avec franchise et parfois même humour. L’une disait :
« Mon mari est comme un lion au dehors, mais comme un agneau à la maison. »
Une autre parlait de ses absences, de ses défauts, de ce qui la blessait.
Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) n’a pas blâmé ces femmes, car il comprenait les complexités de la vie conjugale, et ce hadith nous montre que même les meilleures d’entre nous ont vécu des difficultés et ont eu besoin de s’exprimer.
Tu es donc pleinement dans ton droit de parler, de chercher des solutions, sans jamais perdre ton honneur, ni ta dignité, ni ton espoir. Et toujours en veillant à ne pas humilier ni te plaindre à ceux qui n’arrangeront rien.
Je termine en t’adressant ces invocations sincères, qu’Allah les accepte pour vous deux :
“Ô Allah, réconcilie leurs cœurs, unis-les par Ton amour, guide-les vers ce qui Te plaît. Ô Allah, purifie leurs intentions, éloigne d’eux les causes de la discorde, renforce leur foi, fais descendre sur leur foyer la sérénité et la miséricorde. Ô Allah, rends-le repentant, rends-la patiente, et réunis-les dans ce bas-monde et dans l’au-delà parmi les gens du Paradis.”
“Ô Allah, remplace leur peine par la paix, leurs blessures par la guérison, leur silence par le dialogue, et leur solitude par la proximité avec Toi.”
Et je demande à Allah de ne pas faire de ces mots des conseils restés lettre morte, ni une preuve contre moi le Jour du Jugement dans ce que je conseille et n’applique pas ou dans ce que j’aurais dit d’erroné ou qui t’a si heurté.
qu’Allah te préserve
salam alaykoum .